Emilie, la bergère de l'Ile d'Yeu
Une excellente nouvelle: nous avons atteint notre second objectif et nous pouvons, grâce à vous, financer les fondations et la charpente du hangar! Nous sommes très heureux de partager cette nouvelle avec vous. Merci encore pour vos dons, vos partages et vos messages tellement encourageants.
Il reste un peu moins de 30 jours pour trouver les fonds et finir le hangar. Nous augmentons l'objectif à 30 000 euros pour finaliser la maçonnerie, la stabilisation autour du hangar (pour pouvoir rentrer le foin) et enfin le bardage du bâtiment. On y croit :) Merci merci.
Le contexte insulaire: une agriculture contre vents et marées
Je m'appelle Emilie. Mes parents, Gérard et Marie-Anne, s'étaient installés sur l'île dans les années 75 avec un troupeau de 300 brebis vendéennes. A l'époque c'était un pari assez important car, sur une île de pêcheurs, personne ne croyait vraiment au potentiel de l'agriculture. Pourtant l’île d'Yeu a pendant longtemps été très agricole. Durant plusieurs siècles, elle a été couverte de champs de céréales (blé et orge principalement). L’élevage était également très présent. C’est avec l’essor de la pêche, après la première guerre mondiale, que l’île a commencé à délaisser les terres. Le deuxième coup dur pour l’agriculture a été l’explosion de l’activité touristique, et les terres ont alors été vendues pour la construction.
Quand mes parents sont arrivés sur l'île, dans ce contexte, il n'y avait donc pas assez de prairies pour nourrir le troupeau. Ils ont commencé par transhumer autour de l'île avec leur moutons puis, petit à petit, ils ont défriché des parcelles. Dans les années 80, l'élevage a été complété par du maraîchage pour sauver la ferme d'une situation économique fragile à cause de la concurrence de l'agneau de Nouvelle Zélande. A partir de là, c'est le maraîchage qui faisait bouillir la marmite et l'élevage est resté une passion que mon père a conservé, avec un troupeau réduit; dans un soucis de maintenir sur l'île une mosaïque de paysages et une plus grande biodiversité.
2011, reprise de la ferme familiale
Au départ à la retraite de mes parents en 2010, mon frère a repris la ferme et les cultures. Mon mari et moi avons décidé en 2011 de reprendre le troupeau de brebis vendéennes. Il n'était pas envisageable de voir disparaître le dernier élevage de moutons de l'île. C'était une décision importante, un projet de vie familial, puisque nous vivions à Nantes à l'époque.
Nous élevons donc aujourd'hui des moutons en agriculture biologique sur l'île d'Yeu, avec comme productions complémentaires des fruits rouges et plantes aromatiques que nous transformons sur la ferme.
Loin de l'agriculture conventionnelle, nous prônons une agriculture de qualité et de proximité, saine et respectueuse de l'environnement avec un attachement particulier au bien être animal. Nous travaillons en permaculture notamment sur les fruits rouges et aromatiques. La permaculture repose sur des principes d’écologie et des savoirs faire traditionnels pour reproduire la diversité et la stabilité des écosystèmes naturels. Je me suis formée à cette technique chez mes amis Charles et Perrine, à l'Ecole de permaculture du Bec Hellouin.
On n'a pas chômé !
Pour lancer une ferme viable économiquement, il fallait augmenter la taille du troupeau, construire une bergerie pour les périodes de mise bas, compléter l'activité par la culture de fruits rouges et imaginer la valorisation de tous ces produits en circuits courts.
L'élevage
Nous avons agrandi le cheptel en accueillant une soixantaine d'agnelles solognotes, une race menacée de disparition, il n'en reste plus que 3000 dans le monde ! Nous avons construit une bergerie en bois en 2011, pour accueillir le troupeau pendant la période des mises bas. La ferme compte aujourd'hui 180 brebis dont 120 brebis de race solognotes. De plus, c'est une race qui est réputée pour la qualité de sa viande. Elle s'accommode de végétation pauvre et ligneuse ce qui permet de lutter contre l'enfrichement. Le troupeau pâture ainsi sur les zones naturelles de l'île, en convention avec le conseil général de Vendée. Elevés au grand large, les agneaux de la ferme sont reconnus pour leur saveur unique, due à la flore variée de l'île.
Les fruits rouges et aromatiques
Nous cultivons sur buttes permanente nos fruits rouges: cassis, caseille, groseilles, tayberry, framboise, fraises... Nous associons les plantes pour créer des interactions bénéfiques comme dans les écosystèmes naturels. Ainsi, parmi nos plantations de fruits rouges, nous avons installé des plantes aromatiques. Sur le principe de la permaculture, ces associations de plantes permettent d’éviter certaines maladies et l’attaque des nuisibles. Nous avons planté de la menthe, de la mélisse, du thym, de la sarriette, de l’aneth, de la sauge, des soucis et des bleuets.
Ateliers de transformation
L'année dernière, nous avons construit notre « labo » pour transformer les fruits rouges en confitures, sorbets , coulis et les plantes aromatiques en gelées, sirops. Nous sommes en train de terminer le séchoir pour améliorer notre production de tisanes.
Valorisation de la laine, sous produit de l'élevage
Nombre d'éleveurs jettent la laine du troupeau estimant que sa vente n'est pas intéressante. Effectivement les toisons sont achetées à un prix dérisoire aux éleveurs. Sur l'île, avec le coût supplémentaire lié au transport par bateau, la vente de la laine brute n'était donc pas envisageable. Pourtant je ne me résignais pas à devoir jeter une matière si noble. J'ai donc décidé de valoriser les toisons en maîtrisant le circuit de transformation et en proposant ensuite bonnets, mitaines, pulls ... tricotés avec notre laine. Après la tonte du printemps, la laine est donc lavée, cardée puis filée dans une des dernières filatures de France. La filière laine est très menacée en France puisque 90% de la laine française est traitée en Chine puis revient en France... Je suis donc particulièrement attachée à mes tricots made in France et made in l'Ile d'Yeu!!
Le projet : un hangar à fourrage
Il faut compter en moyenne une botte de foin par brebis et par an. Nous récoltons sur l'île entre 150 et 200 bottes de foin en fonction des années et de la météo. Ce qui représente beaucoup de travail entre mai et juin. Certaines années, nous n'avons pas assez de fourrage et alors il faut en acheter du continent. Cela devient plus compliqué, forcément. Notre objectif est d'atteindre l'autonomie en foin sur la ferme. Ce qui implique de conserver à tout prix ce précieux aliment, gage de la bonne santé de notre troupeau. Trop souvent, à cause des tempêtes, notre bâche s'envole, le foin prend l'eau. Quel gâchi de voir son foin perdu en pensant aux heures de travail passées. Nous nous épuisons beaucoup. Lors de ma dernière formation en comptabilité, j'ai questionné le formateur: “est ce qu'un investissement qui ne génère pas de recettes supplémentaires” est un investissement justifié ? La réponse a été oui dans la mesure où il fait gagner du temps, il fait économiser du fourrage, il fait durer le matériel plus longtemps, et surtout il vous donne un confort de travail pour tenir dans la durée dans un métier qui est dur physiquement. Le hangar permettra d'économiser du foin, du matériel, des bâches plastiques, et du temps de travail.
Pour stocker le foin et le matériel de fenaison, un hangar relativement bas (4m en bas de pente) mais assez grand quand même (216m2 au sol) a été dessiné avec l’aide de la chambre d’agriculture.
A quoi servira l'argent ?
Aujourd'hui, nous sollicitons votre aide pour construire le hangar qui servira à stocker le foin et le matériel de fenaison. Depuis 5 ans tout est stocké sous bâche mais avec les tempêtes (qui ne manquent pas sur l'île d'Yeu), les bâches s'envolent, se déchirent...Pour une question de pérennité de la ferme, ce hangar en bois est indispensable. Mais nous avons déjà beaucoup investi pour le terrain, le troupeau, la bergerie, et le laboratoire de transformation des fruits rouges et aromatiques. Nous avons besoin d'un peu d'aide pour financer ce projet.
Avec 10 000€, nous pourrons financer la stabilisation et les fondations du bâtiment.
Avec 20 000€, nous pourrons financer la charpente du hangar.
Avec 30 000€, ce qui serait fantastique, nous pourrons finaliser le hangar avec la couverture du toit et le bardage des murs pour que le foin soit bien à l'abri du vent et de la pluie!
Pourquoi le crowdfunding ?
Le don avec contrepartie est une solution pour nous, afin de continuer l'aventure et de favoriser de belles rencontres. Nous nous réjouissons de faire votre connaissance. Merci d'avance !
Trois bonnes raisons de contribuer à mon projet
- Pérenniser l'activité d'une ferme biologique
- Préserver l'élevage sur l'île et ainsi la biodiversité
- Contribuer à la préservation d'une race menacée : la brebis de Sologne
A propos d'Emilie
Fille et petite fille d'éleveurs, j'ai 35 ans, 3 garçons (Félix, Camille et Zacharie). Mon mari, Pierre, travaille sur le continent la moitié de la semaine car pour l'instant la ferme ne permet pas de faire vivre toute la famille. Mais il participe activement lui aussi aux travaux des champs et est passionné d'apiculture.
2010 : formation agricole BPREA au CFPPA Nature
2008-2009 : chargée de mission GIP Loire Estuaire Nantes
2007 : Professeur de Sciences de la vie et de la terre
2006 : Journaliste Radio La Roche-Sur-Yon
Etudes universitaires : Maîtrise de biologie et DESS Communication scientifique
Quelques contreparties en image
En savoir plus
Où nous trouver ?
La Ferme d'Emilie
Ker Poiraud
85350 Yeu
Le hangar d'Emilie prend forme !
Le hangar avance vite ! Grâce à vos 202 contributions, la stabilisation et les fondements du bâtiment ont pu être financé. Il reste désormais 20 jours pour atteindre 30 000€ et permettre à Emilie de finaliser la maçonnerie, la stabilisation autour du hangar et le bardage.
Soutenez-la, contribuez au projet !
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