Désherbage des rizières : la palme aux canards !

Sénégal, Casamance Afrique En Vie

Participons à la création d'une filière de production de riz écologique au Sénégal.

Au programme : hausse des rendements, hausse des revenus des paysans, et baisse des émissions de gaz à effet de serre !



La genèse du projet

Riziculteur camarguais installé à  Saint Gilles depuis 2003, Bernard Poujol, pratique depuis cinq ans la riziculture biologique associée à l’élevage de canards. A ce jour, il est le seul riziculteur d’Europe à pratiquer cette méthode agroécologique, qui permet de supprimer tous les intrants et pesticides nécessaires au désherbage des rizières. 

La riziculture, quels impacts ?

 

 source : Vincent Couderc et al. UMR innovation INRA Novembre 2015

 

Il reçoit depuis 2011 le soutien de l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) et du CIRAD qui l'accompagnent dans la définitions des itinéraires techniques à adapter et dans le choix des semences résistantes et locales, la variété ARELATE. 
Bernard a été décoré en Novembre 2015 de la médaille du mérite agricole, distinction récompensant des années de recherche et d'adaptation technique agroécologique.

L'association Afrique En Vie, qui oeuvre depuis 2008 pour la protection des écosystèmes en Afrique, a rencontré Bernard en 2013, alors que le projet agroécologique au Sénégal démarrait avec le partenaire local AGADA (Agir Autrement Pour le Développement en Afrique).

Afrique En Vie a alors organisé en août 2014 une rencontre avec Malik Djiba (photo ci-dessous), le secrétaire exécutif d'AGADA. celui-ci visite son exploitation et s’émerveille devant cette pratique :  « ce que vous pratiquez je l’imagine déjà chez moi en Casamance ». Bernard a alors accepté de devenir le conseiller technique de la mission. Il guide l'ONG  sur tous les itinéraires techniques et assure le transfert de compétences en direction des membres de l'ONG et des groupements féminins au Sénégal. Bernard a accepté d'aller sur le terrain de façon régulière, 1 à 3 fois par an, afin d'assurer la mise en place des formations et leur suivi.

"En partance pour l’Afrique j’ai voyagé avec Pierre Rabhi, le paysan philosophe…Hasard ou pas cette rencontre m’a fait prendre conscience que c’est en allant les uns vers les autres que les hommes bâtiront un monde meilleur."

 

Un partenaire local : AGADA

Agir Autrement pour le Développement en Afrique (AG.A.D.A) est une association à but non lucratif créée en 1992. AGADA accompagne en Casamance des programmes de création de pépinières d’espèces forestières menacées, l’implantation de périmètres maraîchers gérés par les groupements féminins, la formation des femmes aux pratiques de l’agriculture biologique, la communication sociale auprès des communautés de pêcheurs pour la création d’aires marines protégées, le développement d’activités écotouristiques et solidaires, la promotion d’activités de transformation de fruits et légumes (conserves, confitures) et la mise en place de circuits de distribution des produits frais et transformés.

 

Les enjeux en Casamance

La Casamance et la Camargue si éloignées et qui partagent pourtant les mêmes réalités : l’Eau, le Sel, le Riz.

La Casamance, longtemps considérée comme le grenier du Sénégal, territoire d’une extraordinaire beauté,  connaît depuis deux décennies un déficit pluviométrique, une baisse de la fertilité des sols, une salinisation progressive des terres, un exode rural. Beaucoup de terres rizicoles deviennent inexploitables du fait, d’une part, de l’ensablement et/ou de la toxicité ferreuse dans les bas-fonds, et d’autre part, de contamination par le sel de l’eau de mer. Par ailleurs, on constate un manque de formation et une inorganisation de la commercialisation des produits agricoles.

Le développement de l’agriculture est au coeur du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Le Programme vise l’autosuffisance en riz par la riziculture irriguée et pluviale, le développement du maraîchage et de l’horticulture.

Dans ce cadre Afrique En Vie développe un programme de « formation des agriculteurs casamançais aux techniques de l’agroécologie pour le développement de la riziculture et du maraîchage biologique ».

Nioumoune, le site pilote

Le Village de Nioumoune, petite ile à l'embouchure du fleuve Casamance, pratique de façon ancestrale la culture du riz associé à l’élevage de canards en saison pluvieuse pour que les canards désherbent les rizières, fertilisent le sol et qu’ils assurent après les récoltes un revenus aux familles ainsi qu’un apport en protéine.

Une étude a donc été réalisée, avec l'investissement des riziculteurs de Nioumoune, par AGADA, Afrique en Vie et l'INRA en 2015 (voir rapport de mission Nioumoune dans "documents"). Cette étude prouve qu'une parcelle de riz désherbée avec des canards permet de doubler le rendement de production :  la production passe de 4 tonnes/ha en moyenne à 8 tonnes/ha ! Pourquoi ? une meilleure gestion des adventices, et un amendement lié à la présence des canards dans les rizières.

Le projet va s'appuyer sur ce site pilote afin de convaincre les autres riziculteurs de l'efficacité de la méthode. En Afrique il est toujours plus facile de transmettre des méthodes lorsqu'elles sont déjà employées sur le territoire que d'arriver avec de toutes nouvelles méthodes. 

 

Objectifs à 3 ans

Globalement, l'objectif de notre accompagnement est d'apporter aux populations de Casamance des méthodes de production agroécologiques durables tout en améliorant leur autonomie alimentaire.

  • Equiper 90 paysans et paysannes de canards et fournitures associées pour faire de la riziculture écologique.
  • Former 90 paysans et paysannes aux  techniques agroécologiques en riziculture 
Bernard, en tant que partenaire technique, va former les membres de l'ONG AGADA aux techniques de la riziculture associée aux canards. Puis AGADA aura la charge de former et d'accompagner dans le cadre de Champs Ecole Paysans les 6 paysans relais qui formeront à leur tour chacun 5 paysans par an soit 90 paysans formés en 3 ans. Le partenaire local AGADA qui assure la coordination des formations, a sélectionné à la suite de réunions d'informations publiques les bénéficiaires (majoritairement des femmes et des jeunes) qui participeront au programme de formation soit 90 paysans et paysannes. Les bénéficiaires indirects sont identifiés comme les familles et sont estimés à 300 personnes.
 
  • Doubler la production de riz, grâce à l'amélioration des rendements dans les exploitations familiales de Casamance.

En moyenne, pour une famille possédant 0,5ha de rizières, les revenus tirés de la vente du riz passent de 90€ (4t/ha) à 180€ (8t/ha) .

  • Créer une double activité et une nouvelle source de revenus avec les canards : élevage de canard et culture du riz pour un même travail 

Aujourd’hui le casier rizicole cultivé traditionnellement  de façon manuelle  nécessite énormément d’énergie, environ 2000 heures de travail à l’hectare pour une faible productivité (entre 500 kg et 2 tonnes de riz à l’hectare). Chaque année le cheptel de canards doit être abattu, car les canards deviennent trop gros en fin de saison pour circuler entre les lignes de riz sans les abimer. Pour une famille possédant 0,5ha de rizières (soit 100 canards à l'ha), les revenus tirés de la vente des canards avoisinent 570€. 

  • Rotation des cultures

L'objectif est d'alterner riziculture en saison humide et maraichage biologique en saison sèche pour limiter l'érosion et la salinisation des terres, et supprimer les périodes de disette ou soudure.

 

A quoi servira l’argent ?

Le projet vise à recueillir entre 7 500 et 10 500 euros qui serviront à doter chaque groupement de paysans d’Oussouye, Bignona et Ziguinchor des moyens de production essentiels pour commencer l’élevage de canards, et à les former à la riziculture écologique.

 

Avec 7410€, on équipera 3 groupements de femmes en matériels et fournitures agraires dont la livraison de 300 canetons.

Avec 10 410€, on paiera les formations en agroécologie et on accompagnera la commercialisation des produits par la création d’AMAP, de coopératives, et de centres d’étuvage du riz.

 

3 bonnes raisons de soutenir le projet 

  • Une hausse du revenu pour 300 familles de Casamance
  • Suppression des engrais et herbicides grâce à l'association culture et élevage
  • Diminution des émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre (moins de fermentation dans les rizières grâce à l'aération produite par les canards)

 

A propos du porteur de projet

L’ONG « Afrique en Vie » a été créée en 2008 à Arles (Bouches-du-Rhône, France). L'association compte une salariée, 2 CAE supplémentaires à partir de mars, et 4 services civiques, et 15 bénévoles. 

Ses missions à l’international :

Afrique en Vie soutient et accompagne les acteurs du développement local en Afrique de l’Ouest sur les sujets conservation des éco-systèmes et agroécologie. Quelques exemples de réalisation : création d’une aire marine protégée au Cameroun (depuis mars 2012), création et renforcement des jardins familiaux dans le nord et sud Bénin (depuis février 2014). 

Ses missions en pays d’Arles

  • favoriser l’insertion sociale et professionnelle grâce à un traiteur itinérant qui travaille avec structures privées et publiques.
  • former des agriculteurs à l’agroécologie grâce au secteur "agroécologie et formation"
  • développer la solidarité, la culture et le mieux vivre ensemble à travers son festival Quartier d’Afrique 

           

Contrepartie

Votre participation vous donnera droit à une déduction d’impôt de 66% du montant de votre don. Ainsi, un don de 60€ ne vous reviendra qu’à 20€.

 

A propos des partenaires

3 Conseils départementaux impliqués au Sénégal Oussouye, Bignona, Ziguinchor apportent les appuis institutionnels pour mettre en place les actions de formation au Sénégal et sont en lien avec l'Ambassade de France et le ministère Français des Affaires Etrangères.

3 Organismes de recherche : INRA, CIRAD et ISRA assurent de la qualité de l'expérimentation et évaluent scientifiquement les résultats obtenus.

7 Partenaires institutionnels : Ministère des Affaires Etrangères, Régions PACA et Languedoc-Roussillon, communes de Saint-Gilles (30) et Arles (13), Syndicat Riziculteurs de France, RégionBasse-Casamance (Sénégal), relaient nos actions et participent au financement du programme.

 

En savoir plus

www.afrique-en-vie.com

www.canards des rizières.fr

https://www.youtube.com/watch?v=RxZI3nzdRBo

http://www.inter-reseaux.org/ressources/article/systeme-de-riziculture-intensive

 

 

 

 

 

 



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